Le Mammouth de Durfort, témoin des anciennes pratiques de restauration employées au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris
Alice Gimat  1@  , Christine Argot  2@  , Marc Herbin  3@  , Vincent Pernègre  3@  , Cécile Colin-Fromont  4@  , Véronique Rouchon  1@  
1 : Centre de Recherche sur la Conservation
Museum National d'Histoire Naturelle, Centre National de la Recherche Scientifique : UAR3224, Ministère de la Culture, Ministère de la culture
2 : Centre de Recherche en Paléontologie - Paris
Museum National d'Histoire Naturelle : USM203, Sorbonne Université, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR7207
3 : Direction Générale Déléguée aux Collections
Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN)
4 : Direction Générale Déléguée aux musées, jardins botaniques et parcs zoologiques
Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN)

Le mammouth de Durfort (Mammuthus meridionalis, MNHN.F.DUR1022) est l'un des plus grands fossiles de mammouth de cette espèce connus dans le monde. Découvert en 1869 à Durfort-et-Saint-Martin-de-Sossenac (Gard), il est en grande partie mis au jour au printemps 1873, puis mis en caisses et envoyé au Muséum d'Histoire naturelle de Paris en juillet 1873. Il est monté quelques temps plus tard dans une salle du laboratoire d'Anatomie Comparée spécialement construite pour lui, appelée à l'époque la « salle de l'éléphant » et qui correspond aujourd'hui à la « salle de la girafe ». En 1884, il rejoint le hangar d'A. Gaudry. On le déménage ensuite dans la galerie de Paléontologie, inaugurée en 1898, et il y demeure jusqu'en juin 2022, date à laquelle il est à nouveau démonté en vue d'être restauré.

Dès sa découverte, le squelette est mentionné comme étant très fragile. De sa fouille à aujourd'hui, il a également subi de nombreuses interventions de consolidation. Plusieurs sortes d'adhésifs et de matériaux de remplissage ont manifestement été utilisés. Certains d'entre eux ont été échantillonnés pour des analyses par spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (ATR-IRTF) et chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC-MS). La présence de gélatine, d'un mélange de cire d'abeille, de plâtre et de résine de pin, ainsi que de polymères synthétiques (polyacrylates et époxy) a été mise en évidence. Ces résultats, recoupés avec des recettes retrouvées dans la correspondance de M. Stahl, responsable de l'atelier de moulage au moment de la découverte du mammouth, permettent de mieux appréhender l'histoire des techniques de préparation utilisées au MNHN sur une longue période.


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