Georges Deflandre (1897-1973), au cours de sa carrière de micropaléontologue, a constitué une large collection de lames de microscopie, aujourd'hui hébergée au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris. A cette collection, composée d'environ 13 000 lames, se rattachent de nombreux échantillons de roches et de nombreuses publications, témoignant de la contribution significative de Deflandre au domaine de la micropaléontologie. Ces lames contiennent une grande diversité de spécimens (diatomées, radiolaires, flagellés etc.) montés dans différents milieux (gélatine glycérinée, résines synthétiques ou naturelles etc.) dont certains présentent une coloration, des fissures ou une évaporation qui pourraient nuire à l'observation, l'exposition ou à la conservation des spécimens.
Un constat d'état a été réalisé sur un échantillonnage représentatif de cette collection. Cette démarche a permis d'une part, de dresser un inventaire des techniques de montage utilisées par Deflandre (milieux, luts, colorants) et, d'autre part, d'estimer visuellement la durabilité des préparations avec un recul multi décennal.
Un état de l'art des recettes et techniques de montage a tout d'abord été effectué, puis un examen visuel approfondi a été mené sur environ 900 lames de la collection. Les milieux de montage et les colorants ont été documentés grâce aux étiquettes ou à des analyses physico-chimiques. Au total, sur les lames étudiées, une cinquantaine de colorants, dix-neuf milieux de montage et trois types de luts ont été recensés. Le milieu de montage le moins durable a été identifié comme étant la gélatine glycérinée dont le brunissement et l'évaporation ont été mis en évidence. L'observation de ces lames préparées il y a 50 à 100 ans a ainsi permis d'estimer la durabilité des milieux sur le long terme et de documenter les meilleures pratiques de montage, avec une méthodologie qui peut aisément être transposée à d'autres collections de lames de microscopie.