Le déménagement des collections de paléontologie du Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN) répondait à plusieurs enjeux fondamentaux. Le premier était la menace directe d'une crue centennale de la Seine qui aurait englouti 75 % de la collection. Le deuxième était la réunion de toutes les collections de paléontologie dans un même lieu à l'horizon 2022. Cet enjeu était de taille puisqu'il s'agissait d'organiser les fossiles de façon rationnelle et pérenne pour les générations à venir. Il permet aujourd'hui de disposer d'un outil performant répondant aux demandes des chercheurs français et internationaux mais aussi aux sollicitations des décideurs et aux appels d'offres : directions, ministères, programmes nationaux et internationaux. Le troisième enjeu était la possibilité de permettre au MNHN d'engager une rénovation des galeries d'anatomie comparée et de paléontologie ouvertes en 1898. En préparation depuis de nombreuses années (conservation préventive, tri des collections et cartographie) et initié en interne par le déménagement de la collection d'Orbigny en juin 2019, le transfert des collections de paléontologie – phase 1 a officiellement débuté en août 2019. Trois secteurs ont été déménagés : invertébrés fossiles, micropaléontologie, poissons fossiles. Les chiffres confirment le caractère pharaonique de cette opération : 4 à 5 millions de spécimens, 15 000 bacs norme Europe, 50 m linéaires de spécimens hors-normes, installation d'une nouvelle typothèque des invertébrés fossiles (45 000 échantillons – 120 meubles), installation d'une nouvelle salle de micropaléontologie (100 m²). Au préalable, durant le premier semestre 2019, 4 salles du bâtiment cible ont été équipées de système d'armoires mobiles et une salle de 100 m² a été équipée de rayonnages fixes semi-lourds pour les hors-normes de la phase 2. Cette phase 2 a concerné les collections de mammifères fossiles (500 000 échantillons) et de reptiles, amphibiens et oiseaux fossiles. Elle s'est déroulée entre l'hiver 2020 et l'été 2021 et a abouti au déplacement de 2 millions de fossiles et de 390 m linéaires de spécimens hors-normes. Une phase 3 a été engagée entre l'automne 2021 et le printemps 2022 : elle a concerné les collections de paléobotanique. Les plantes fossiles, abritées à l'extrémité de la galerie de minéraloe construite dans les années 1830, ont alors été déplacées dans un nouveau système d'armoires mobiles. Ainsi, en 2022, les collections nationales de paléontologie sont regroupées dans un bâtiment unique où les conditions de conservation se sont fortement améliorées.