Le principe d'un inventaire national des spécimens de réference en paléontologie est ancien. Le Congrès Géologique International de Paris en 1900 avait adopté le principe d'une publication dont le but était de rééditer les types des espèces fossiles : Palaeontologia Universalis. Les données originales étaient obligatoirement inscrites. De plus, les ajouts d'observations et de photographies modernes permettaient d'établir un premier récolement des types paléontologiques publiés avant 1830 ou dans des recueils plus récents mais rares. Cette publication débuta en 1903 et s'arrêta en 1912, suivie d'une nouvelle série de 1955 à 1959. Tyfipal, Trans'Tyfipal® puis e-Recolnat ont repris cette initiative d'inventaire des types et figurés publiés en ajoutant l'informatisation (Tyfipal) puis la numérisation et l'accessibilité aux informations sur internet (Trans'Tyfipal®) avec la possibilité maintenant de verser des données pour les spécimens sans statut (e-Recolnat).

La stratégie mise en place lors de l'informatisation et la numérisation des spécimens de référence dans le cadre du PIA e-Recolnat a mis en lumière certaines forces mais également des faiblesses. Le taux d'informatisation reste encore faible conduisant à des lacunes de données accessibles en ligne (dark data). Si la France possède de grandes collections réparties dans plus de 300 établissements détenteurs, l'absence de personnels spécifiquement formés pour une majorité d'établissements est un frein à cette informatisation. Le temps dédié à l'étude des collections est trop faible et conduit à sous-estimer le nombre de spécimens de référence. Certaines solutions existent et ont été momentanément mises en place. Espérons que de telles initiatives puissent de nouveau être reconduites et que la reconsidération des collections scientifiques par le biais du numérique puisse favoriser le soutien aux infrastructures matérielles de conservation.