Le Muséum national d'Histoire naturelle héberge en son sein une immense collection de 7 millions de spécimens fossiles. Ceux-ci subissent les affres du temps de manière plus au moins inégale en raison de leur histoire géologique et taphonomique, leur condition de conservation et d'exposition. Des traitements sont possibles afin de maintenir toutes ces collections en bon état, et d'atténuer leur dégradation au fil du temps. L'entretien de ces collections est donc primordial afin d'en permettre l'étude in situ (chercheurs, étudiants) et leur diffusion (prêt pour la recherche et les expositions). Ainsi se pose la question du choix des méthodes pour la conservation et la restauration des spécimens.
L'exemple du cas d'Ichthyosaurus tenuirostris est intéressant : il s'agit d'un squelette en connexion anatomique d'un ichthyosaure dans une dalle de schiste bitumineux, provenant du Jurassique inférieur (Toarcien) d'Holzmaden, Bade-Wurtemberg, Allemagne, entrée en collection en 1866 (n° d'entrée 1866-90). Une demande de nettoyage et de consolidation a été faite en juin 2017 en vue d'un prêt pour le Muséum d'Histoire naturelle de Dijon pour une exposition prévue pour le mois d'octobre de la même année.
Comment nettoyer, consolider un fossile, combler ses parties lacunaires sans prendre le risque d'aggraver son état ? Le choix des techniques utilisées pour le traitement de ce spécimen a été déterminé par des règles de la conservation et de la restauration : à savoir la compatibilité, lisibilité et réversibilité. Ainsi les matériaux et produits sont sélectionnés afin de trouver la meilleure compatibilité possible sans risque pour le spécimen en vue de son transport, de sa présentation en exposition et bien sûr de sa conservation à long terme au sein des collections.