Les collections géologiques de l'université de Caen : une histoire tumultueuse
Olivier Dugue  2, 1@  , Jacques Avoine  3@  
2 : Université de Caen Normandie 14032 Caen
Normandie Université
1 : Laboratoire de Morphodynamique Continentale et Côtière (UMR 6143 CNRS)
Normandie Univ, UNICAEN, UNIROUEN, CNRS : UMR6143
3 : Université de Caen Normandie département de Biologie et Sciences de la Terre 14032 Caen
Université de Caen Normandie

Le cabinet d'Histoire naturelle de la ville de Caen est à l'origine des collections universitaires ; il est né de la volonté et de la fortune de Henri de Magneville qui a participé aux premières découvertes paléontologiques autour de Caen. Il obtient le soutien des autorités politiques locales tout en poursuivant sa collaboration avec les naturalistes de la Société linnéenne du Calvados puis de Normandie et de la Faculté des sciences. Dès lors, ces premières collections sont enrichies par celles de Lamouroux, Eudes-Deslongchamps père et fils, Bigot, et bien d'autres, qui en feront l'un des muséums les plus riches de France, abrité dans le Palais de l'université de Caen. Sa destruction sous les bombardements de juillet 1944, et la disparition irrémédiable d'un grand nombre de types et de figurés, auraient pu à jamais signifier la fin des enseignements et des recherches géologiques, sans l'opiniâtreté de L. Dangeard. La reprise rapide des enseignements impose certes de disposer de locaux encore provisoires, mais surtout d'échantillons minéralogiques et paléontologiques. Ces derniers proviennent de dons d'instituts et de collègues français et étrangers, de legs (collection P. Porte) et d'achats dont la collection L. Boutillier. En parallèle, Dangeard initie une relecture complète des terrains précambriens à quaternaires de la Normandie, à terre comme en mer, après l'œuvre cartographique de Bigot ; les récoltes pétrographiques et paléontologiques reconstituent peu à peu une nouvelle collection. Mais face à l'augmentation du nombre d'étudiants et à une demande de locaux, les conditions de présentation et de préservation des collections géologiques se posent de nouveau. Sans moyens humains et financiers supplémentaires sinon les bonnes volontés, M. Rioult veille à leur sauvegarde. Il faudra attendre 2012 pour qu'elles puissent être présentées dans de meilleures conditions, sans encore envisager la renaissance d'un véritable muséum d'Histoire naturelle.


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