L'UNESCO a décrété « 2022, année Internationale de la Minéralogie » car nous célébrons les 200 ans de la disparition de René-Just Haüy (1743-1822). Ce scientifique est l'un des plus féconds de la science française : fondateur de la minéralogie, de la cristallographie et de la gemmologie modernes, instigateur du système métrique en France, du concept d'espèce minérale, découvreur de nombreuses espèces nouvelles...
Depuis 2016, nos redécouvertes permettent de mieux comprendre l'héritage de ce grand scientifique. Le portrait anonyme d'Haüy du MNHN a été identifié (peintre, année et lieu). Deux autres portraits inédits ont été retrouvés ainsi que son faire-part de décès. De nombreux modèles de cristaux en bois ont été retrouvés éparpillés dans divers bâtiments : ils ont été regroupés grâce à l'aide de Johan Kjellman (Uppsala) via l'aide de SYNTHESYS et des Amis du Muséum. Ses échantillons-types sont en réévaluation car de trop nombreuses erreurs avaient été officialisées. Ses collections de pétrologie et gemmologie restent méconnues dont les « spécimens type » de roches dont Haüy a forgé les noms : pegmatite, diorite, trachyte, éclogite etc. Ses gemmes ont été remontées sur leurs socles et exposées à « Pierres précieuses » dont celles d'Henry Philip Hope.
En parallèle, diverses archives concernant l'indissociable prédécesseur d'Haüy, Romé de L'Isle, ont été retrouvées ce qui permet d'identifier sa collection personnelle de modèles de cristaux qui fut probablement fondue par Brongniart avec une seconde collection provenant de l'Hôtel de la Monnaie pour fabriquer une « collection idéalisée » qui n'avait, en réalité, jamais existé. L'analyse archivistique permet également de retrouver des modèles inédits, uniques au monde, datant des années 1770 et parmi les plus anciens au monde.
Des publications et un site web quantifient enfin les collections du MNHN comme les plus importantes au monde sur ces sujets grâce au soutien unique de l'IMPMC/Sorbonne Université.